On sort ?    

Le jour venait à peine de se lever que mes pattes frétillaient déjà d'impatience, pourquoi ? Ça je ne saurais le dire, mais aujourd'hui j'étais pleine d'énergie et il fallait que je sorte un peu pour me défouler. Je regardais le tas de gibier, celui ci était merveilleusement plein, la belle saison nous offrait tout ce qui pouvait être offert et tous les guerriers se vantaient de n'avoir jamais autant été grassouillets. Je faisais les cents pas dans la clairière attendant que la patrouille de l'aube rentre; celle ci était partie très tôt et je l'avais ratée de peu. Rhaaa je m'ennuie pensais-je; tout le camp semblait paisiblement endormi, je soupçonnais même ma sœur d'être encore plongée dans son sommeil, elle qui se lève si tôt d'habitude. Je passais la tête dans la tanière des guerriers, non personne debout ... J'étais bien tentée de faire une bonne blague et lancer "Debouuut des renards sauvages attaquent le clan !"  mais je me ravisais, tout le monde allait être de mauvaise humeur après. Même les reines n'avaient pas besoin qu'on leur apporte de l'eau; vraiment rien à faire...
Le soleil tapait fort et rester au milieu du camp était plus qu'insupportable. Je me dirigeais vers la tanière des guérisseurs, espérant trouver de quoi m'occuper. [Le guérisseur] était assit au fond encore en train de faire un cataplasme, lui aussi devait s'ennuyer, ça faisait des lunes et des lunes qu'il n'y avait pas eu un seul blessé.
- Tiens Brume Astrale tu tombes bien; pourrais-tu aller me chercher de la menthe aquatique ? Si tu n'es pas occupée bien sûr
Moi occupée ? Non pas du tout; c'était l'aubaine de la journée !
- J'y vais de ce pas !
Je tournais les talons direction la sortie du camp. Plusieurs guerriers s'étaient réveillés entre temps, je remarquais un pelage roux clair parmi eux;
- Plume de Musaraigne, tu m'accompagnes ? Je vais chercher de la menthe aquatique près de la rivière !

On sort ?    

- Oui, avec plaisir, ça me dégourdira les pattes!
Je ne pus cacher mon large sourire qui fendait déjà la moitié de mon visage, quelle belle journée !
J'avançais vers la sortie du camp suivie de près par Plume de Musaraigne. Son allure était plus lente que d'habitude, elle devait être plus fatiguée que moi. Ah tiens quand j'y réfléchis -c'est pas souvent ça ma Brumy c'est mémorable tu arrives à réfléchir ?- elle avait sûrement dû partir à la chasse hier.
Ce serait le bon moment de lui proposer une course alors, comme ça je pourrais, pour une fois la battre  
Je lui lançais un rapide;
- On fait la course ?
- Ouais, allez: 3, 2, 1, partez!
Je prenais une petite lancée puis courait entre les arbres. Je n'étais même pas à mon maximum que je l'avais déjà dépassée.
C'est presque trop facile pensai-je Plume de Musaraigne tu es vraiment trop fatiguée !
- Tu vois, il fallait pas chasser toute la journée, maintenant tu vas aussi vite qu'une tortue endormie !
- Oui, mais moi, au moins, j'ai aidé la collectivité et je ne suis pas restée au lit toute la matinée, comme une certaine chatte que je connais…
Je bougonnais un peu avant de répondre;
- Oui, ben, c'est bon
Distraite par cette rapide discutions, je manquais de peu un arbre qui se dressait sur ma route fiouuu je tournais la tête juste à temps pour apercevoir Plume de Musaraigne qui manqua de peu de glisser sur les feuilles.
- Ça va ?
- Oui, ne t'inquiètes pas, concentres-toi plutôt sur ta route !
Je me retournais; fonçais de plus belle. Deux arbres se tenaient juste devant moi, si je continuais dans ma lancée j'étais sûre de ne pas les louper.
- Allez, la première qui arrive entre ses deux troncs, a gagné !
- Ok!
J'accélérais encore et encore, mes pattes semblaient en feu et j'avais l'impression d'être portée par le vent, je franchis les deux troncs en première sans aucun mal.
- J'ai gagné ! J'ai gagné ! Lançais-je à pleins poumons. J'ai dû faire fuir tout le gibier du coin songeais-je
Profitant de mon moment d’inattention, une masse de fourrure rousse clair me plaqua au sol
- En es-tu bien sûre?
Je rigolais de surprise et décidais de contrattaquer en la plaquant à mon tour au sol, mais ses pattes, plus puissantes, me renvoyèrent au sol. Nous continuâmes notre petite bagarre un moment jusqu'à ce qu'un inconnu nous interrompe.
- Alors, les chatonnes, on se bagarre ?
ça me faisait un peu drôle, voilà un moment qu'on ne m'avait pas appelée "chatonne" !